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lundi 24 mars 2025

Avis d'ouverture de ma 1ère boutique en ligne de vente d'oeuvres graphiques sur Etsy !

Je me lance en effet dans une autre expérience d'autopromotion et de création : sur Esty, j'ouvre une boutique en ligne baptisée EnEditionsLimitées.

Il s'agit d'autopromotion car je gère l'ensemble des étapes permettant la diffusion et la vente ainsi que la livraison et le service après-vente de plusieurs de mes œuvres graphiques sur papier. L'idée n'est pas nouvelle, mais elle s'organise mieux, du moins je l'espère, grâce à l'expérience des salons et des expositions qui jalonnent mon parcours d'artiste autrice-illustratrice. Il s'agit également de création. Puisqu'aux premières images mises en vente pour l'ouverture officielle de ma boutique, dont certaines datent de 2012, d'autres productions, plus actuelles et réalisées spécifiquement pour ce nouvel espace d'exposition, viendront s'ajouter au fil du temps, des événements ou de mes envies d'expression.

La boutique se présente comme une manifestation de ma recherche de lieux d'exposition qui utilisent les ressources d'internet pour valoriser la création des artistes. Elle est plus encore, car, dans ce cadre, je m'interroge concrètement et avec plus de force sur la visibilité de mon travail de création. Produisant en majorité sur papier, au trait, en noir et blanc, en trichromie parfois en couleurs et en séries thématiques pas forcément mainstream,  je suis contrainte de réfléchir à trois choses : la mise en scène de mes compétences artistiques, la "scénographie" d'œuvres intimistes et leur médiation auprès de publics non encore identifiés et plutôt habitués à la couleur ou au remplissage de la page voire à sa saturation, là où je valorise le vide... La photographie de mes œuvres, par exemple, me questionne.

 
C'est-à-dire porter une attention particulière à l'apparence ainsi qu'aux contenus d'EnEditionsLimitées afin qu'un.e internaute qui découvre ma boutique sache de suite de quoi il s'agit, tout en étant intrigué.e par la singularité de ma démarche. C'est pour l'instant mon créneau. 
J'ai donc choisi de présenter aussi mes outils de travail privilégiés et de mettre en avant une sensibilité très caractéristique de ma recherche, la sélection scrupuleuse mais passionnée des supports papier. Grâce à eux, qu'ils soient numériques très blancs et lisses ou  de dessin à grain fin, ou encore de gravure blanc crème, je m'amuse à proposer des reproductions contrastées de mes créations originales ou au contraire, des variations plus douces.

 
Les produits de ma boutique EnEditionsLimitées sont par conséquent soit des créations sur papier, dessins ou illustrations, soit des reproductions fournies dans les mêmes formats et dans des formats plus grands ou plus petits. Pour certaines de ces images, il est d'ailleurs possible de me demander des variations. Cet espace a ouvert ses portes virtuelles le premier jour du printemps ; et à cette occasion, j'ai choisi de rassembler des productions autour de la thématique de la Nature : la promenade, la rêverie, la forme des arbres, la métamorphose, les animaux, le jeu...


Rendez-vous donc sur https://www.eneditionslimitees.shop.etsy.com pour découvrir cette offre d'images artistiques à collectionner
 
N'hésitez pas à aimer, me suivre et/ ou à me faire part de vos remarques et/ ou de vos envies. Vous êtes les bienvenus.es !

samedi 1 mars 2025

Nouvelle expérience collective : Créer à quatre mains une étiquette pour une bière artisanale.

En décembre 2024, j'imagine avec mon compagnon Thomas Cloué le design d'une étiquette de bière artisanale. C'est une idée qui nous habitait depuis longtemps ; on attendait le bon moment. Il se présentera sous la forme d'un atelier collectif, Paris 17ème, où l'on vous offre la possibilité de fabriquer votre propre breuvage alcoolisé, en choisissant le malt correspondant à la saveur recherchée, blonde, blanche, stout, ambrée...

C'est tout un protocole de gestes auxquels il faut se soumettre ensuite, sous l’œil vigilant d'un expert lui-même fabricant, et qui vous permet de passer de l'envie d'avoir une bière de sa fabrication à l'étiquetage d'une quarantaine de bouteilles à ramener chez soi.  Peut-être que je consacrerai un article traitant des différentes étapes composant ce protocole. Et pourquoi pas le dessiner ? Une belle idée à garder à l'esprit !

Je n'évoquerai donc ici que la création de l'étiquette .... grâce à une suite de photos brièvement  commentées.

 
Voici deux exemples de l'étiquette que nous avons imaginée pour notre bière belge ambrée. Rien de plus simple aujourd'hui que de dénicher un papier autocollant pour y imprimer une image à partir d'une machine de bureau, que l'on collera partout où on le souhaite. La seule difficulté aura été de coller l'étiquette le plus droit possible. Pour cela, on se servira d'un repère visible sur chaque bouteille.

Le design a été décidé à deux, à partir de mes ébauches et de mes croquis réalisés au feutre, puis vectorisés et mis en couleurs par Thomas Cloué  sur sa tablette graphique. Avec le feutre ou le marqueur, j'ai tendance à aller à l'essentiel ; c'est ce que nous recherchions sans s'être concertés en amont. Avec la tablette, il est possible de faire varier rapidement la composition colorée, de faire des expérimentations, avant de s'arrêter sur une ou deux idées. En ayant testé diverses mises en couleurs, on remarque que chacune s'accompagne d'associations, que certaines sont plus propices à informer sur le contenu de la bouteille que d'autres. C'est une étape très intéressante !

Le dessin-logotype ? Nous avions envie de quelque chose  d'assez simple, net, à la fois rétro et contemporain  qui nous ressemble ! En cours de recherche, je suis allée regardé les étiquettes d'autres bouteilles de bière artisanales, dont j'ai analysé les diverses composantes. Je me suis également appuyée sur deux photographies représentant un buveur  dans un style assez conventionnel. J'avais surtout besoin de comprendre diverses positions du bras et de la main tenant une choppe : saisir le geste un peu caractéristique de l'amateur du breuvage des dieux  et des moines ! Puis, je me suis lancée en privilégiant une technique de dessin au trait épuré, immédiat, poétique et humoristique  inspirée à la fois de la bande dessinée et de la publicité peinte. La palette de couleurs et le jeu d'aplats colorés  non cernés  respectent le style graphique dans lequel Thomas évolue en ce moment.

Le titre ? Nous l'avons décidé ensemble ; il se réfère à un événement personnel. La graphie définitive est un mélange équilibré entre mes premiers jets et les propositions qui ont émergé au fil de la vectorisation d'un de mes croquis retenu par mon binôme.

 
Les informations "de base" ? Je remarque qu'en effet, quelque soit le visuel choisi qui fera la réputation et/ ou la notoriété de la bière, un ensemble d'informations figurent obligatoirement, telles que le degré d'alcool, le lieu d'embouteillage et/ ou de fabrication, le nom de la bière. Celles-ci apparaîtront dans une typographie lisible, mais en harmonie avec l'ensemble.
 

vendredi 7 février 2025

Une recherche-création sur le dessin de lettres aux allures de work in progress

Les images qui suivent rendent compte d'une réflexion menée tranquillement, depuis quelques années maintenant, autour de la Lettre de l'alphabet et des Systèmes de classement et de présentation ordonnée de l'information tels que les index, lexiques, atlas, dictionnaires, abécédaires... Par exemple, je réalise mon premier livre de lettres faites à la main en 2008. C'est dire à quel point cette réflexion dure, s'ancre, évolue à son rythme, mais surtout m'accompagne et m'importe,  intensément !

Comme pour la figuration de la Femme, une autre de mes préoccupations, trois lignes temporelles articulent et rythment cette production. Cela peut expliquer, d'une part, la diversité de formes que prend la recherche dans le même domaine qui est, finalement, l’Écriture dans sa dimension plastique ; d'autre part, le fait qu'il peut y avoir des intervalles assez longs entre différentes productions. Ou encore, que les interrogations à l'origine de chaque création paraissent diverger, sans que cela me trouble, car au final, il s'agit de regarder un même sujet sous différents angles.

Trois lignes temporelles donc : le ponctuel j'illustre un sujet extérieur, j'en profite pour y introduire un dessin de lettres, la contrainte  le mois d'octobre se prête bien à cet exercice. Tout en étant mené selon mes propres règles, il résonne avec le défi graphique baptisé "Inktober", enfin, l'obsession  mon goût pour la typographie est régulièrement réactivé et titillé par des événements (publication livresque, appel à projet, recherche d'un lieu d'exposition, découverte d'un.e artiste, réalisation personnelle...)

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1 - Défi graphique journalier et mensuel : Un abécédaire fait tout à la main. Images et lettres de l'alphabet sont dessinées au stylo à bille noir, sur des feuilles de papier aquarelle rassemblées et pliées pour former un leporello, aisément consultable. Défi, oui, l'accordéon présente au fil des jours un ensemble lettre - mot - image qui doit fonctionner, visuellement. 


2 - Expérimentation : Dans le cadre d'une formation, je crée une première œuvre en papier dans l'espace, grâce à cet abécédaire dans le désordre, conçu à partir d'emprunts faits à une œuvre picturale hollandaise datant du 17ème siècle. Les lettres sont fabriquées dans différents matériaux, colle séchée, cuir, carton, tissu, papier peint... Elles accompagnent une série de dessins mettant en scène un bien étrange bestiaire. Le tout est relié avec du fil de fer ; mais il est possible de faire varier l'aspect de l'installation. Cela introduit un jeu dans la mise en regard des lettres et des dessins entre eux.
 

 
3 - Production réflexive : Une idée de cahier graphique en noir et blanc qui se formalise peu à peu. Pour cela, au quotidien, je dessine avec divers outils plus ou moins familiers. Tout en cherchant à conserver l'état d'esprit du projet à l'origine de cette production conséquente, je n'hésite pas à proposer des variations de la même lettre. La recherche pratique se double d'un questionnement sur mes influences (identifiées et sous-jacentes) et sur les potentialités d'expression d'une lettre seule
 

 
4 - Essai d'écriture poétique concrète : Il est d'usage, lorsque l'on dessine un alphabet, de veiller à ce que les lettres soient harmonisées, grâce à des principes, des répétitions visuelles, un rythme, une architecture. C'est ce que j'ai compris en assistant à des séances de traçage de caractères par des étudiantes.tes en typographie ou en design graphique, en visitant une exposition aux Arts déco consacrée au graphiste, enseignant et éditeur Étienne Robial, en étudiant la composition d'affiches et des planches de modèles de polices de caractères. Je n'ai pas procédé ainsi ; chaque lettre est considérée individuellement. Aussi, c'est par hasard que des mots peuvent à la fois se former et être lus. Peut-être suis-je plus proche du graphiste, artiste et éducateur Ed Fella ?
 
 
 
5 - Expérimenter la lettre en volume : Entre matériaux et matières, trait et aplats, sens et présence, mon cœur balance. Pour dépasser cette difficulté, je m'appuie sur mon besoin irrépressible de modeler, saisir, couper, gratter, tordre... parce qu'il y a, à un moment donné de la recherche-création, un trop-plein d'espaces plats, une saturation ou un ennui, l'impression (souvent fausse) de me complaire dans une habitude de gestes, d'évoluer dans des lieux déjà parcourus... Travailler le plâtre, la corde ou la terre, par exemple, réintroduit dans ma démarche de l'inédit, de l'involontaire du brut !
 

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Si ce contenu vous a intéressé, vous aimerez peut-être aussi :

- Grain noir (Cahier de lettres et de procédés) :  http://www.lehorlart.com/2024/01/chantier-de-printemps-des-idees.html

- Un abécédaire en plein désordre : http://www.lehorlart.com/2022/10/Creer-un-abecedaire-poetique-en-desordre-par-ema-dee.html 

©ema dée

vendredi 31 janvier 2025

Une joyeuse bande pour une carte de voeux 2025 festive et colorée !

Au revoir 2024, bienvenue 2025 ! 2024 est morte, alors vive 2025 ? Pas complètement. On le sait. Car, rien ne meurt intégralement, les choses se transforment, s'épanouissent à partir d'un terreau composite... comme mon style graphique qui me semble évoluer à partir d'un substrat, fait de pas-de-côté, de dessins assurés, d'accidents exploités, d'explorations...


 
Petit retour en images sur ma dernière création de l'année 2024. Pour sa part, cette œuvre graphique-ci puise dans ma découverte  récente  de la technique du tampon, dans mon work in progress commencé en octobre dernier sur la représentation des animaux et dans le dessin au trait  qui est l'une des caractéristiques les plus évidentes de ma production d'illustrations et d’œuvres uniques sur papier de ces dernières années.

 
En dehors de l'utilisation de la couleur à des fins décoratives et d'ambiance, la nouveauté dans cette composition réside dans le choix du format du support et son orientation : une bande de papier aquarelle de 25 cm x 60 cm environ se présentant à l'horizontal pour être parcourue du regard, de gauche à droite. Mon intention, on l'aura deviné, était de mettre en scène beaucoup de personnages différents, mais qui se répondent en formant des couples  des paires complices , au sein d'un grand groupe

En proposant sur les réseaux sociaux une vidéo plutôt qu'une image fixe qui aurait été tronquée à cause de leurs contraintes de publication, la joyeuse bande s'anime  sans que je l'ai prémédité. Et ça marche bien, au final ! Les éléments de l'image défilent permettant de découvrir, progressivement, les textes contenus dans les phylactères, écrits en pensant à l'année qui commence.

©ema dée

lundi 27 janvier 2025

Situation plastique n°7 : Créer une marionnette soi-même.

J'ai commencé à fabriquer des poupées l'année où j'ai eu un accident de travail qui m'a forcée à rester assise pendant plusieurs semaines. Une envie m'a prise, soudaine, d'assembler des bouts de tissus ensemble pour figurer des corps de femmes. C'était en 2009. Il reste peu de traces de cette première production brute et spontanée. Cependant, je l'ai poursuivie dans différentes directions, jusqu'au jour où je me suis demandé si ces créations, hésitant entre la poupée et la sculpture, ne pouvaient pas plutôt être conçues pour s'animer ou prendre place dans une histoire. Je n'ai pas encore répondu à cette question, précisément ; par contre, j'ai souhaité explorer la pratique de la Marionnette.

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Marionnette n°1 : Marion

Contexte de création : Un atelier d'art-thérapie auquel je me suis inscrite avec l'envie de bousculer mes habitudes créatives, de me surprendre en travaillant avec des outils et des médiums inédits ou en utilisant autrement des techniques graphiques et plastiques plus familières.

Durée de la création : J'ai commencé ma marionnette en juin de l'année dernière. Je l'ai terminée pendant les vacances d'été, en m'y mettant sérieusement et en avançant tranquillement, par étapes.

Déroulement : L'envie de créer une marionnette était cachée dans les replis de ma création quotidienne. Je fais du modelage et de la couture depuis un moment, autour de l'idée de fabriquer un inventaire de femmes en volume ; j'ai réuni de la documentation sur le sujet dans la perspective de m'y mettre un jour. Pour autant, pour le démarrage, j'ai suivi essentiellement les conseils de mon art-thérapeute. 

Le point de départ est une tête fabriquée en argile à partir d'une boule de polystyrène achetée dans un magasin de loisirs créatifs et montée sur un support fait à la main, pour faciliter la création des détails et la manipulation. Un point important : penser à modeler un cou suffisamment long terminé par un petit bourrelet. Pour faire les yeux, il existe différents manières de procéder : nous avons choisi celle qui consiste à dessiner plusieurs propositions au feutre de couleur sur une feuille de papier, à les découper et à les positionner à l'aide d'une pastille adhésive de Patafix, pour pouvoir tester des regards variés, séducteur, inquiétant, drôle, interrogateur, hagard...  Un point de vigilance, la hauteur des yeux. Il faut en effet veiller à ce que la marionnette ait l'air de regarder son public en face. Il faut donc déjà à ce stade de la fabrication se projeter dans la mise en scène. Pour le reste du corps, on choisit l'option gaine, façonnée dans un tissu quelconque, qui sera ensuite recouverte d'un costume que l'on coud à certains endroits. On prévoit que cette dernière soit reliée au cou pour ma part, je l'ai cousue puis collée. Le petit bourrelet facilite bien cette étape. Les mains sont également faites en argile ; je prévois qu'elles puissent être mises en mouvement en enfonçant dans chacune une petite tige en bois, par exemple, un bâtonnet de glace. Pour cette étape-ci, j'ai dû me débrouiller seule : les deux mains seront collées à l'intérieur de la gaine. La taille des bras correspond peu ou prou à celle de  mes doigts. La marionnette est dite cul-de-jatte car elle n'aura ni jambes ni pieds. Aussi, le façonnage et la mise en place du costume sont-ils simplifiés ! 

La personnalité de la marionnette dépend bien sûr de l'expression de son visage, mais aussi de sa tenue vestimentaire choisie souvent en fonction de son rôle dans une histoire. Elle doit être un peu caractéristique. A ce stade de mon apprentissage, je me suis contentée d'un vêtement simple et coloré. Par contre, je souhaitais créer une figure un peu bohème, avec chapeau de feutre, lunettes rondes en métal et mélange de tissus. En puis, je la voulais coquette, d'où l'ajout d'une ceinture fleurie, d'un foulard et de boucles d'oreilles en papiers gouachés recouverts de vernis colle. Pour le visage, j'ai utilisé ma palette de couleurs habituelles à la peinture acrylique. Et pour la finition, je me suis procuré un vernis spécifique.

Source(s) d'inspiration : Pas de modèle précis en amont de la création de cette marionnette. Elle a pris corps et a trouvé son propre style en faisant. Toutefois, son gros nez et son regard un peu circonspect puisent directement dans mon goût pour le dessin de tronches et la Caricature. Et la triple jupe s'inspire de la tenue des femmes manouches que je croise régulièrement à Paris.

Difficulté(s) et/ ou piste(s) d'approfondissement : La tête et les mains restent difficiles à manipuler. D'abord, à cause de leur poids respectif. Ensuite, parce je n'ai pas suffisamment bien ajusté ces trois parties dans la perspective de les bouger depuis l'intérieur du corps de la marionnette.

Le petit + : Marion est munie d'un carnet de croquis et d'un pinceau fabriqués aussi à la main. Ils se rangent tous deux dans sa grande poche latérale.

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Marionnette n°2 : L'époux 

Contexte : Une commande lancée comme un défi. Pour soutenir mon élan créatif nouveau, c'est-à-dire produire en volume des figures  personnages de récits à venir, je reçois une demande, fabriquer une marionnette dans un délai précis  et avec un modèle ! Ni une ni deux, je me lance ! Car, c'est l'occasion pour moi de tester d'autres manières de procéder, en particulier, trouver des solutions techniques et/ ou plastiques aux difficultés posées par la conception de Marion : une tête plus légère, des cheveux "réalistes", des jambes...

Durée de la création : Pas le choix, j'ai dû travailler plus vite et avec plus d'assurance. Heureusement, mon art-thérapeute a beaucoup apprécié ma première marionnette ; je me sens donc capable de m'améliorer en m'appuyant sur des bases saines de création  je veux dire, éprouvées. Mais, pour me mettre efficacement au travail, je devrai d'abord lutter contre deux tendances déjà maintes fois évoquées dans d'autres articles. 1°) La procrastination, qui me pousse à produire au final dans l'urgence ; 2°) La nouveauté, à savoir, chercher, par peur de l'ennui, à ne pas se répéter en changeant systématiquement de protocole de création. A force, c'est épuisant ! De plus, c'est un frein à la possibilité d'approfondir ou d'obtenir des résultats réellement satisfaisants. Ces deux obstacles écartés, je fabrique néanmoins ma marionnette en un mois. Et je m'obligerai à décider qu'elle est achevée à la veille de la date butoir du défi lancé  seulement.

Déroulement : Dans la globalité, j'ai conçu et conduit ce projet-ci de la même manière que le premier. Dans le détail, plusieurs éléments ont été améliorés ou carrément modifiés. Parce que mon objectif était triple : chercher la ressemblance à mon modèle, gagner en légèreté et du coup, en maniabilité, et fabriquer une marionnette complète. C'est pourquoi, ici, je m'attarderai surtout sur ce qui a changé. 

Cette fois, la tête est fabriquée en pâte à modeler pour enfants. Je remarque que je parviens d'ailleurs à obtenir plus de finesse dans le modelage des différents parties du visage, notamment le nez   je fais même deux oreilles ! Puis, j'utilise des bandes de papier d'emballage fin que j'encolle d'un seul côté et que je place. L'ensemble sèche plusieurs jours, jusqu'à complète rigidification. Attention ! : Comme l'étape suivante consiste à ôter soigneusement le plus de pâte à modeler possible, il vaut mieux avoir posé plusieurs couches de papier. Ceci afin d'éviter la transparence ou que le papier craque ou ne se déchire. Le même soin est pris pour les cheveux et la barbe. La laine est découpée en nombreux bouts de longueurs variables, qui sont ensuite collés les uns après les autres. La fabrication du reste du corps n'a pas été une mince affaire ; j'ai dû improviser à partir de ma documentation. En fait, il y a toujours le principe de la gaine sur laquelle est rajouté le costume cousu. Dans la gaine puis la tête, je place cependant un rouleau de carton qui permettra de bouger la marionnette plus facilement. Et je remplis le dit costume de vieux chiffons. Ainsi, la figure gagne en formes et en réalisme. Pour les pieds et les chaussures, j'aurai recours à un savant mélange de toile cirée, de tissus de chiffon, d'argile auto-durcissante et de points de couture. Toujours par goût pour le détail et du fait du contexte de commande, je fabrique enfin des lunettes, une casquette, un pochette en bandoulière  particulièrement caractéristiques de mon sujet.

Source(s) d'inspiration : Je me suis forcément inspirée de ma première marionnette, notamment, sur la taille finale de ce projet-ci et sur le choix d'utiliser à nouveau différents types de matériaux — pour beaucoup recyclés. Ensuite, je me suis servie des nombreux portraits de mon modèle déjà réalisés, en dessin surtout. L'imagination, le jeu et la prédilection pour la manipulation de certaines matières plutôt que d'autres ont fait le reste.

Difficulté(s) et/ ou piste(s) d'approfondissement : Pour l'instant, je dispose d'une seule source de documentation concernant la fabrication des marionnettes, un ouvrage bien illustré, épuisé depuis longtemps. Sur certains points, comme je débute, je trouve malgré tout qu'il manque de clarté. Par conséquent, il y a des étapes que je traverse avec un peu de fébrilité, où j'ai l'impression d'avoir des gestes hasardeux. Ça a été le cas pour la fabrication des chaussures. Par contre, mon intérêt pour le sculpteur hyperréaliste australien Ron Mueck m'a beaucoup aidée dans la traitement de la peau ou des cheveux et de la barbe. Cet artiste travaille les détails avec lenteur, engagement et beaucoup de finesse, qui ont été pour moi et qui restent comme des commandement à suivre.

Le petit + : La casquette amovible qui permet de s'apercevoir du souci de ressemblance recherché. Comme sa marionnette L'époux, le modèle est doté d'un grand front.  Le col de chemise façonné avec du carton et une bande de tissu cousue. L'époux peut tenir assis, le dos au mur, ou être accroché au moyen d'une boucle de tissu, cousue derrière le manteau.

©ema dée

mardi 21 janvier 2025

50 ans, ça s'fête ! : un portrait - hommage d'anniversaire en forme de collage

Cher Thomas,

Je n'ai pas eu à chercher une idée bien longtemps. Elle s'est imposée d'elle-même quand il a fallu que j'imagine une carte d'anniversaire. 

J'ai puisé dans mes archives et réuni autour de moi des dessins et des illustrations réalisés en clin d’œil à une passion du moment que tu as eue, un hobby durable, un événement proche ou un cadeau que tu vas bientôt recevoir. Aussi, chaque portrait est une sorte de private joke et en même temps, une image - souvenirs.

Tu fêtes aujourd'hui tes 50 ans, félicitations ! Pour célébrer ce moment important dans ton parcours de vie, j'avais envie d'une proposition différente, un peu audacieuse, construite comme un collage de photographies et de coupures de magazines, tel que j'ai  pu en faire à l'adolescence. 

Un très bel anniversaire à toi et une trépidante année 2025 !


 
©ema dée

samedi 28 décembre 2024

Work in progress : Objets plastiques au féminin

Le fait de publier beaucoup d'articles présentant des séries de dessins ou mes auto-éditions de livres fait peut-être oublier qu'au départ, je me vois plutôt comme une artiste outsider et moins comme une autrice - illustratrice, exclusivement. C'est pourquoi, régulièrement, je m'efforce d'ouvrir le volet plus plastique de mon atelier. C'est une production qui existe, mais qui doit composer avec un manque de moyens matériels et d'espace suffisants pour développer plus avant des projets plus conséquents. Aussi, cette production avance-t-elle avec lenteur et par a-coups.

Dans cette production plastique, qui se montre surtout à l'occasion d'exposition dans des lieux intimistes, et plus rarement, dans des contextes d'appels à projets ou à contributions, la Femme (ou le personnage féminin) occupe avec la Liste (abécédaire, numéraire, imagier) et la représentation de la Nature, une place de choix. 

La Femme apparaît en effet dessinée, peinte, gravée parfois, mais aussi cousue, sculptée, modelée, ou encore, photographiée, voire même "photo-montée." Seule ou dans des groupes, je la propose en différentes versions : elle est jeune ou moins jeune, petite ou grande, élancée, ronde ou biscornue. Tout le corps de la femme m'intéresse comme sujet d'exploration, d'expérimentation, d'interrogation et de préoccupation autant intellectuel qu'esthétique.

Elle a été d'abord peinte ; je me suis livrée ensuite à quelques collages et assemblages, par jeu et goût pour le passage de la 2D à la 3D. Je me suis amusée à la dessiner sous les traits d'une sorcière, dont les formes me furent suggérées par les images de  livres de contes traditionnels ou par des films d'animation. Ainsi de Baba-Yaga imaginée par l'illustrateur Arthur Rackham, de la Sorcière de la rue Mouffetard de l'écrivain pour la Jeunesse Pierre Gripari, ou encore, de Yubâba du réalisateur japonais Hayao Miyazaki (Le voyage de Chihiro, 2001). Je me suis amusée à l'imaginer sous les traits d'une femme à barbe ou de sœurs siamoises : merci Freaks, la monstrueuse parade du scénariste américain Tod Browning ! Plus tard, j'ai rendu hommage à des figures de la Pop culture en détournant des 45 tours.

Dans un contexte d'illustration, j'ai dessiné des groupes de femmes, complices ou ennemies, inspirées par des connaissances, des coupures de magazines ou des rencontres. Ou, par nécessité d'explorer des protocoles de création, j'en ai fait de micro-séries, sur supports carrés de petit format, en techniques graphiques variées, en couleurs ou en noir et blanc. Dans le cadre d'une formation en pédagogie et en didactique des Arts plastiques, je me suis lancée dans des sculptures de papiers recyclés qui furent reçues, abusivement, je pense comme des expressions lointaines ou bizarres de poupées votives. (Pourtant, je ne suis pas proche des travaux de l'artiste plasticien Michel Nedjar !) Et dans le cadre d'un atelier de sculpture, j'ai exploré à la fois le modelage et la couture, l'assemblage et la sculpture en fil de fer.

La poupée, autre avatar commun de la Femme, n'a jamais été très loin. Tout d''abord fabriquée avec des chiffons faits dans de vieux vêtements, elle évoluera, grâce à l'utilisation de tissus plus "luxueux", chinés à la Halle Saint-Pierre, dans le 18ème arrondissement à Paris, et le recours à des points de couture plus élaborés. Les contours de certaines puisent dans mes racines créoles, d'autres font un clin d’œil, par exemple, aux belles et audacieuses nanas de Niki de Saint-Phalle.

J'aime aussi me concentrer sur la figuration de parties du corps seulement. Les photographies de mannequins de magazines  de mode et la publicité imprimée, que je regarde ou collectionne un passe-temps datant de l'adolescence ont aiguisé mon intérêt pour les représentations tronquées du corps. Le fragment, creuset de visions stéréotypées et lieu de fantasmes, m'inspire. J'y vois une forme de figure de style, proche de la synecdoque. Pourtant, le corps qui me sert de modèle n'existe finalement qu'à travers les objets que je crée. Ces fragments suggèrent une femme que chacun.e doit lui.elle-même reconstituer. Sont-ils comme des accumulations, significatives ou soumises au hasard, dont le sens m'apparaît à postériori ? Peut-être. La partie renvoyant au tout, je fabrique, à partir de la rencontre entre des matériaux, des couleurs et des gestes, des objets-poèmes.

Mes diverses représentations fonctionnent groupées ; elles se comprennent par des liens que je tisse entre chaque élément de ces groupes. Certains de ces éléments dégagent un érotisme fantaisiste ou... de la drôlerie. L'ensemble de ce vaste work in progress, composé d'esquisses, d'essais, de pièces achevées ou en cours, et même, de textes brefs, a reçu le nom de La Femme éclatée. Tout en cherchant un langage plastique singulier et unique, à travers ces multiples traductions, j'aime me dire que j'ai des mentors qui cadrent ma recherche-création, Marlène Dumas, Meret Oppenheim, Dorothea Taanning, ou encore, Kiki Smith. Ainsi que des sujets de prédilection, notamment, la culture orale, les figures icôniques de l'Histoire de l'art telles que les Trois Grâces, l'Enfance, ou bien des gestes récurrents, comme la manipulation intuitive de matériaux variés et la collection.

Pour les objets plastiques présentés dans cet article, j'ai poussé justement ma tendance à utiliser et mêler différents techniques, médiums et  matériaux hétéroclites, ceux-là mêmes que je regroupe et conserve au fil du temps dans l'attente de. Pour les matériaux : ce sont des tissus à motifs et de laine, préférablement, du textile recyclé, des fils de fer recuit ou teintés, de l'argile et de la pâte à modeler qui sèche à l'air libre, de la corde brute ou colorée, des fils (de lin, de coton), des lacets, des papiers à gros grain et d'emballage ou encore, des rubans, des boutons et d'autres petits articles de mercerie souvent récupérés sur des vêtements trouvés dans des friperies. Selon la pièce, il m'arrive d'avoir besoin de tester de nouveaux médiums récemment, de la peinture en bombe. Alors, un faisceau de nouvelles pistes créatives et d'expression plastiques possiblement exploitables se dessine... 

©ema dée