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samedi 8 mars 2014

La femme à l'honneur

Aujourd'hui 8 mars, car c'est la journée internationale de la Femme. Alors, mesdemoiselles et mesdames, avez-vous eu une pensée toute particulière pour vous ? Messieurs, avez-vous chouchouté la(es) femme(s) de votre vie ?

Offrez-vous une fleur
 © ema dée
   
Pour ce jour spécial, j'avais envie de produire une illustration spéciale. Je m'y suis prise en avance, j'ai bien réfléchi, fait des recherches, des esquisses. Mais curieusement, rien ne venait. Difficile en effet de mettre une image sur une journée qui fondamentalement ne m'évoque rien. Car, au fond, de qui parle-t-on ? Qui est cette femme internationale que l'on célèbre chaque année ? A quoi ressemble-t-elle ? Qu'est-ce qu'elle aime ? D'où vient-elle ? Comment vit-elle et de quoi rêve-t-elle ? Et demain, aura-t-elle le droit, cette femme en général, de désirer un traitement spécifique ?

Dans ma ville comme ailleurs, des manifestations culturelles sont prévues : tables rondes, conférences, concerts... On a sorti les affiches de circonstance et les banderoles que l'on peut voir dans des lieux "consacrés", ces mêmes lieux où l'on rencontrera bientôt les images en faveur de la lutte contre le racisme ou de la défense des droits de l'Enfant. Faut-il déplorer, en qualité de femme, cet état de fait? Cette journée est-elle un cadeau, une forme de concession, une sorte de mot d'excuse, ou bien un commandement, ou encore une courte respiration ? Mais je suis sans doute trop sérieuse. 

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© ema dée  

Aujourd'hui c'est jour de fête. Pourtant les rues de ma ville ne sont pas plus jolies. Les gens qui s'y promènent ne sont pas plus polis. Les articles de consommation courante ne sont pas moins chers. La qualité de vie n'est pas plus plaisante. Dommage. Naïve, je poursuis ce rêve : plus de poésie dans la vie. Partout. Tout le temps. Par tous les temps. Pour tout le monde.

jeudi 30 janvier 2014

Le dessin de classe

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 © ema dée 

Je n'ai pas de photos de classe. Je regarde celles des autres avec envie ou parfois, je ne les regarde pas vraiment pour éviter de faire un commentaire déplacé. En même temps, tout est possible pour moi. Je peux tout inventer, dire par exemple que je portais un appareil dentaire, que j'avais les cheveux longs jusqu'aux fesses, que je portais des lunettes de soleil pour aller en cours, que j'étais la plus grande de ma classe ou alors que j'avais l'air hyper cool avec mon cuir de motard. C'est tout l'intérêt de ne pas avoir de photos de soi enfant. On peut dire ce qu'on a envie, aucun document ne viendra me contredire.

lundi 20 janvier 2014

Tous nos voeux pour cette nouvelle année...

Ema du Horlart et Thomas d'Improzine s'associent pour vous souhaiter à leur façon une année... goûteuse :

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© ema dée  & Thomas Lou koala
Une réalisation en volume avec plein de vraies couleurs chatoyantes dessus by Ema & Thomas avec une note inspirée et remontée à bloc by Thomas. 

"Dans le contexte d'une époque difficile, nous n'allons pas vous souhaitez une bonne année, mais plutôt Une Bonne Beuverie Annuelle pour oublier !

Alors pour chacun d'entre vous, allez-y par petits pas car un petit pas pour l'homme est un grand pas pour l'ébriété !

Et tant qu'a faire, fumez comme des pompiers, mangez comme des ogres, faites péter votre cholestérol (vu qu'on est devenus imposables sur nos mutuelles santé autant s'en servir sans s'priver).

Et de toute façon comme le disait un médecin célèbre "Beuvez beaucoup, Meurez jamais! "

samedi 4 janvier 2014

La peur comme sujet de mon second livre en autoédition

Motivée par l'envie de parler d'un thème personnel, d'une manière forcément singulière - mais pas révolutionnaire ! - je commence à envisager l'idée de faire un livre en 2009. Avant de me lancer dans le projet auto-édité Peurs. Images et Textes, il y eut cependant un temps de ruminations et d'hésitations. De ruminations et d'hésitations - assez long - car je ne voyais pas quelles formes donner à cette envie ni comment en parler. En 2010, l'idée se dessine et aboutit au recueil Peurs. Images & Textes en avril 2014.

Laissez-moi vous en parler un peu ... 

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Peurs. Images & textes ? Un livre en noir et blanc, plus du rouge et rempli d'images et de mots (et de maux, aussi).
 
Depuis un peu plus de trois ans, je travaille sur un projet de livre personnel centré sur la PEUR. La peur, pourquoi ? Peut-être parce qu'on la ressent tous à notre manière. Peut-être parce que quelqu'un quelque part s'arrange pour nous la faire ressentir le plus souvent possible ... Parce que je la ressens trop à certains moments et que j'ai eu envie de me décharger... Ou simplement parce qu'un moment donné, j'ai su qu'il fallait PRODUIRE sur le sujet.

Attention!  Je n'espère pas vous proposer avec ce recueil, un regard neuf sur le sujet ni une étude pointue sur ce que je considère dans la vie, à la fois comme un frein et comme une énergie créatrice de mouvement, de changement et d'invention. C'est un point de vue très partial sur la question.


 
Peurs. Images & Textes  ? Un projet d'inventaire inspiré et documenté


J'ai fait ce livre en regardant en moi-même, aidée par des artistes plasticiens, des cinéastes, des écrivains, des journalistes, des proches... et en tout premier lieu, par ma moitié, sans savoir à l'avance si l'objet en valait le coup. En tout cas, alors que je mets le point final à ce projet, je constate avec surprise que j'ai aimé faire des recherches, me remettre en question, pester et rager devant ma maquette qui n'avançait pas comme je le voulais sur InDesign, supprimer des idées, en étoffer d'autres, me perdre...


   
Peurs. Images & Textes ? Une collection d'histoires

C'est un recueil d'histoires à dire vrai : histoires en images (illustration, dessin, scénette, portrait), histoires de personnages, de lieux, familiers ou non, histoires en mots (micro-nouvelle, récit, fable ou conte contemporain, textes en prose...), histoire de mises en scène grâce à InDesign, logiciel de publication assistée par ordinateur ou PAO et enrichies par ma culture personnelle de l'image. La question de la mise en scène sera d'ailleurs abordée en simultané dans Extraits de filles, mon premier imagier - en autoédition lui aussi.


Peurs. Images & Textes ? Le quotidien découpé en scènes et portraits

Avec Peurs. Images & Textes, je renouvelle l'expérience en effet de la mise en œuvre d'un livre quasi fait-main. J'ai fonctionné par double-page comme pour faire une sorte de tableau à découvrir et/ ou à déchiffrer.  Textes et images se suivent, s'opposent ou se complètent dans une maquette qui s'inspire à la fois, du recueil illustré pour adultes, du fanzine et de l'imagier pour enfants. Si ce recueil regroupe des textes de fictions, des confidences, des portraits et des compositions graphiques  par exemple c'est pour mieux rendre le mouvement de la pensée qui a sous-tendu ma recherche. Il y a plusieurs types de peurs, et à l'intérieur de celles-ci des degrés variés. Il faut que cela se lise et se voit.
 

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Peurs. Images & Textes ? Une obsession à plusieurs visages
 
Le point de départ de ce projet a été le Salon du livre et de la presse Jeunesse de Montreuil en 2008 dont le thème était "Même pas peur !". Je participe à un concours d'illustration sur ce sujet et produit deux images, l'une inspirée d'un conte et l'autre du quotidien. Je me dit : " Peut-être ai-je trouvé là une manière d'exorciser des expériences enfantines et adolescentes ? Mais je n'en fait sur le moment. 

L'idée, elle, fait son chemin jusqu'à occuper mes pensées quotidiennement. Le matin, le midi, le soir, quoique je fasse ou que je pense, l'idée est là, obsédante et obsessionnelle. Bref, ne tenant plus, je décide de m'occuper de son cas fin 2010. Des questions se bousculent alors : comment faire ? Comment s'organiser ? Quel point de vue prendre ? A qui s'adresser ? Et comment publier ? Le sujet est-il toujours d'actualité ?

 
Peurs. Images & Textes. Recueil. 102 p. Trichromie.

Le recueil Peurs est une des réponses que j'ai trouvée à ces questions incontournables. Il a fallu inventorier les peurs, s'interroger, se tourner vers les autres (témoignages), s'inspirer (art surréaliste, cinéma expressionniste et fantastique), se référer (ouvrages de Sciences humaines, Littérature, BD) pour produire des textes et des images porteurs de sens, au-delà de la satisfaction esthétique et de l'exercice de style imposé par la création sérielle.
 
Et, alors qu'aujourd'hui je rends disponible "Peurs. Images & Textes", je remercie, Thomas pour son soutien indéfectible, mes proches qui ont bien voulu participer à cette aventure sans en connaître les aboutissants et les guides de toutes sortes sur lesquels j'ai pu compter dans les moments de découragement et d'errance. 

Le livre est disponible sur  ici  et  auprès de l'auteure en vente directe.

mardi 24 décembre 2013

Voeux au nez froid

UN MERVEILLEUX  NOËL à tous !

  © ema dée 

Une matinée en compagnie de Joëlle Jolivet, autrice illustratrice pour la Jeunesse

 
Hommage à Joëlle © ema dée
Encre de Chine, encres Ecoline et pinceau.

Chaque année, parallèlement au salon du livre et de la presse jeunesse qui se tient à Montreuil, le CPLJ1 anime des cycles de formations2 destinées à tous ceux qui se passionnent et travaillent avec et pour le livre pour enfants. C'est dans ce cadre-là que j'avais rencontré il y a plusieurs années, François Place, Kvéta Pacovska, Thierry Dedieu... tous auteurs et illustrateurs.

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Zoologique © joëlle jolivet

Mercredi 27 novembre, avec une matinale de la création en compagnie de l'auteure et illustratrice Joëlle Jolivet, commence pour moi une immersion dans l'univers du livre pour enfants qui durera — sauf changement inattendu — jusqu'en juin 2014. Occupant actuellement un poste d'intervenante spécialisée en Arts plastiques, grâce à un projet centré sur l'illustration, j'ai naturellement orienté mon programme vers la médiation du Livre et le monde des Imagiers.

Compte-rendu personnel

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Moby Dick © herman melville © joëlle jolivet

Alors pourquoi Joëlle Jolivet ? D'une part, par pragmatisme. Il n'est pas évident de se rendre disponible au moment du salon, j'ai choisi la matinée qui collait le plus avec mon emploi du temps. Par goût, ensuite. Le travail de J. Jolivet m'intéresse parce qu'elle a produit des imagiers remarquables. Donc, ça tombait très bien, je n'imaginais pas pouvoir la rencontrer un jour et l'écouter parler de ses livres. Enfin par pur égoïsme,  je sors toujours ragaillardie d'une rencontre avec une créatrice qui a su trouver son style et imposer sa marque de fabrique, je n'allais pas me priver !
 
Sortie de cette matinée, je suis contente d'avoir eu un si bon flair. Cette rencontre m'aura beaucoup apporté. Je dis ça parce que c'est toujours un peu risqué, tous les auteurs de jeunesse ne sont pas forcément de bons conférenciers ou les participants d'intéressants "interviewers"...  moi en premier.

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Costumes © joëlle jolivet 

Déjà, Joëlle Jolivet a fait un passionnant exposé chronologique de sa production qui permettait à la fois de suivre l'évolution de son travail et celle du Marché du livre pour enfants, ce qui d'un point de vue documentaire et professionnel est enrichissant. Aujourd'hui, le métier d'auteur est multi-facettes puisqu'il lui est demandé de livrer un album quasi tout prêt pour l'impression alors que le salaire3 ne bouge pas, lui. Mais, pour elle qui s'est toujours intéressée au livre et à l'image comme faisant partie d'un tout qui doit être habilement pensé, ça ne change pas grand-chose.

 
Les trois petits pourceaux © coline promeyrat © joëlle jolivet

Ensuite, elle a pris le temps d'expliquer sa démarche de création pour chacun des livres exposés. Par exemple, pour "ZOOlogique" (éd. Seuil jeunesse), elle s'est lancée dans un véritable travail d'investigations, remarquant au passage que dans le livre de jeunesse, fait curieux, il n'y avait pas de livres présentant TOUS les animaux ! 

Un travail d'investigation doublé d'une recherche esthétique puisqu'une fois les animaux trouvés, elle a choisi de les présenter d'une manière cohérente pour l'oeil comme pour l'esprit. Et c'est là mon premier point commun avec cette auteure généreuse, le goût pour la recherche documentaire et les classifications, ainsi que le souci de l'ordre et de la présentation.

  
Second hommage à Joëlle © ema dée
Encre de Chine, encres Ecoline et pinceau.

Joëlle Jolivet a le goût du détail et de l'ambiance. Si elle aime l'image dessinée à gros traits qui va à l'essentiel, si elle peut la produire, c'est parce qu'avant elle aura étudié son modèle avec précision. Il faut que ça sonne juste même en linogravure4. Autre point commun que j'ai avec cette auteure qui se révèle au fil de son exposé : l'intérêt pour l'image, l'étude et la synthèse grâce au dessin. Elle aime en outre se référer à quelque chose d'existant pour créer une sorte de connexion avec son lecteur. Elle avoue beaucoup apprécier l'Imagerie populaire, les cartes géographiques, les dictionnaires, les encyclopédies...

 
Pas de violon pour les sorcières © catherine fogel © joëlle jolivet

Enfin, elle sait s'adapter, adapter son dessin au texte qu'on lui envoie5 et à son public6, adapter sa technique7 aux contingences de la production d'un album. Sur ce point, Joëlle Jolivet confirme mes intuitions : on ne peut pas faire un livre pour enfant sans prendre en compte son prix de revient et avant cela son coût de fabrication, c'est en quelque sorte le principe de réalité de la création d'un livre. 

Par exemple, l'auteure aurait souhaité pour certains de ses livres des papiers plus luxueux ou le recours au ton direct  pour le rendu de ses pages en linogravure, investissements souvent trop lourds pour être assumés par une petite maison d'éditions seule. Elle précise que l'équilibre parfait c'est-à-dire faire un beau livre pas trop cher est délicat lorsqu'il s'agit de livres-objets comme les pop-ups. Un pop-up pour enfants ne doit pas dépasser un certain prix.  Il faut accepter de revenir sur un projet "trop ambitieux".


Il y a tant d'autres choses à dire... Je dois pourtant m'arrêter là, je cherchais simplement à vous rendre compte d'une rencontre qui m'a émue, m'a rassurée dans mon travail et mes obsessions et m'a donné envie de poursuivre mes propres recherches.

 
Troisième hommage à Joëlle © ema dée
Encre de Chine, encres Ecoline et pinceau.

Petit glossaire à ma façon :

1 - L'École du livre : un programme de formations riche qui a pour objectif de mettre en contact les médiateurs du livre, les publics auxquels il est destiné et ceux qui les font. Les particuliers peuvent aussi les suivre et s'inscrire à plusieurs cycles. Cette année, parce que j'occupe un poste d'intervenante spécialisé et que j'ai choisi d'utiliser mes compétences en arts graphiques et ma passion pour les livres illustrés, j'ai opté pour des journées de formation axées sur la médiation et sur les imagiers.

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Dans le livre © fani Marceau © joëlle jolivet

2 - Le CPLJ ou Centre de Promotion du Livre de Jeunesse : association installée à Montreuil qui développe toute l'année des actions en faveur du livre pour la Jeunesse telles que des expositions, des ateliers d'écriture... C'est elle aussi qui organise une fois par an pendant une petite semaine, le Salon du livre et de la presse de Jeunesse à Montreuil.

3 - Le salaire de l'auteur : les auteurs sont payés en droits d'auteur qui correspond à un % sur les ventes de leur livre. Or, le prix moyen du livre, environ 15-18 euros, n'a pas bougé depuis 20 ans. La charge de travail d'auteurs tels que J. Jolivet, elle, a augmenté. Une question demeure que je n'ai pas posée : un auteur illustrateur perçoit-il une part proportionnellement plus grande qu'un auteur ou un illustrateur seuls ?

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Le Tigre de Miel © karthika naïr © joëlle jolivet

4 - La linogravure : c'est un procédé de reproduction d'images. Elle utilise un support souple, le linoléum, d'où son appellation, et des gouges (en V et rondes, de tailles différentes) qui le creuse. C'est une technique de gravure en creux comme la gravure sur bois pour laquelle on emploie des encres à l'eau. L'illustratrice emploie la linogravure comme technique graphique et non dans un but "artistique".

5 - Le rapport au texte : Joëlle Jolivet a cherché à écrire,  sans succès. L'amour des mots, elle le retrouve quand elle fait ses inventaires de choses, travail préalable à ses imagiers. Elle aime aussi les mots des autres et trouve dans les collaborations avec des écrivains plein d'idées et l'énergie pour mettre en place des projets éditoriaux farfelus.

10 p'tits pingouis © jean-louis fromental © joëlle jolivet

6 - Le public de ses livres  : elle explique qu'elle ne se destinait pas au départ à la littérature de jeunesse, qui d'ailleurs n'avait rien à voir avec ce qu'elle est aujourd'hui. Seulement, c'est un fait, il existe très peu de possibilités de faire des images pour des livres en dehors des livres pour enfants, à part la bande dessinée - ça, elle avait déjà essayé, sans succès non plus - les livres illustrés pour adultes, pour leur part, ne l'ayant jamais vraiment convaincue. L'idée de faire des livres pour les enfants s'est imposée progressivement. Ce qui prévalait avant tout, c'était de sortir de livres bien faits, de jolis objets, à la portée universelle.

7 - Ses techniques : La linogravure en premier lieu parce qu'elle permet de réaliser des images expressives. La tendance de J. Jolivet à fouiller son dessin l'a conduite à s'interroger sur la pertinence de cette technique, qui se révèle au fur et à mesure des projets de livres extrêmement gourmande en énergie. Avec le temps, elle choisit d'utiliser aussi l'infographie et le dessin à l'encre de Chine posée au pinceau. Enfin, elle se définit plus comme une faiseuse d'image. Ah?! Un autre point commun.

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Déplié, Vues d'ici, l'album en leporello, autre collaboration entre Fani Marceau et Joëlle Jolivet

© ema dée 

lundi 23 décembre 2013

Image filmique, livresque, tamponnée et médiatique

Ces derniers mois, je découvre un film d'exception, deux démarches artistiques originales et un livre de référence. Rien que ça.

* Le film documentaire "Il était une forêt" : Réalisé par Luc Jacquet associé au botaniste Francis Hallé, ce film documentaire se concentre sur la vie des forêts tropicales du point de vue de l'arbre.
 
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J'aime les arbres, je me suis donc précipitée pour le voir dès sa sortie, les documentaires sur le sujet ne sont pas si nombreux. Difficile peut-être de parler pendant 1h30 d'organismes vivants dont on ne peut pas mesurer la croissance à l'échelle d'une vie humaine ! Le réalisateur a eu recours à une animation pleine de fluidité et de grâce mêlée à des prises de vue en direct et d'intelligents et audacieux montages afin d'en rendre compte : ainsi, on apprend comment un arbre se protège à travers les années contre des chenilles qui gênent sa croissance en dévorant systématiquement ses premières feuilles, ou comment, tel un parasite, une espèce d'arbre pousse en en étranglant une autre... 

Fascinant, cet écosystème qui a développé sa propre stratégie de défense pour croître malgré l'activité humaine. J'ai vu dans ce film une forêt qui vit, qui se raconte et qui se montre dans sa beauté et sa cruauté plus qu'un film polémique sur la protection de la nature. Je peux dire sans hésitation que " Il était une forêt" est mon film de l'année.


* Les produits faits-main de Cécile Gambini : Je suis allée au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil en novembre dernier. En coup d'vent. Je venais pour quelque chose de précis, l'espace Mïce, nouvellement ouvert et destiné à l'exposition d'illustrations tous horizons et styles confondus. L'info n'était pas bonne, je me retrouve devant une pièce aux murs rouges, complètement vide. Tant pis, puisque je suis sur place autant en profiter.

Je parcours rapidement les stands des éditeurs connus repérant au passage quelques nouveautés intéressantes. Je ralentis mon pas devant les étals des petits éditeurs indépendants chez qui je trouve matière à m'émerveiller et à toucher. Justement s'y trouve une illustratrice que je connais surtout de nom, Cécile Gambini.
 
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L'auteure et illustratrice pour la jeunesse tient un stand baptisé "Pavupapri". Je m'arrête parce que je viens de voir des livres faits à la main, une de mes marottes, avec les badges, les poupées, les sacs, les cartes postales, les jeux de cartes... La rencontre est chouette. L'illustratrice très disponible présente sur son coquet petit stand une production toute personnelle qu'elle destine plus à un public adulte : bijoux en porcelaine, livres-objets, portraits. Je craque sur une petite histoire racontée au stylo à bille qui me rappelle mon vécu, expliquerai-je à l'auteure, amusée et un brin compatissante.

* L'atelier de Sardon le Tampographe : Je découvre d'abord Sardon avec "Crevaison" éditée chez L'association en 1998 dans la collection Patte de Mouche. Son trait (d'humour et graphique) au service d'une histoire grinçante me ravit. Ma vraie découverte avec son univers se fera bien plus tard avec le Tampographe. Tiens, c'est quoi ça ? L'auteur de bd et dessinateur de presse s'est lancé depuis plusieurs années dans la fabrication de tampons originaux, aux images et messages corrosifs pour certains, et grâce auxquels il a regagné un espace de liberté. Sardon réussit avec brio l'alliance d'un objet populaire avec un savoir-faire artisanal et un esprit caustique non dénué de poésie.
 
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La semaine dernière, je me suis rendue, enfin ! , dans son atelier sis au 4 rue du Repos dans le 20ème arrondissement, pour voir en live ces réussites artistiques. Là se pressaient multiples tampons vendus à l'unité, jolis coffrets et grandes sérigraphies. Bilan de cette 1ère visite : plein de tampons à ajouter à notre collection familiale d'objets insolites d'artistes.

* Le livre intitulé "Petite fabrique de l'image" : Publié aux éditions Magnard en 2003, ce documentaire s'intéresse à la lecture de l'image avec pour objectif principal : donner à tous des clés pour s'initier à la "culture de l'image dans ses formes artistiques et sociales" [...] 

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Cet ouvrage richement documenté présente d'une manière didactique les différentes entrées vers la compréhension du rôle et de la construction de l'image.  Ce guide me semble essentiel dans mon parcours personnel et professionnel. Il propose en effet pour chaque entrée, citons par exemple, image et ressemblance, profondeur et ligne de fuite, corps et image, de nombreux exercices d'application associant analyse et création. 

C'est en flânant dans une bibliothèque municipale, avec à l'esprit la recherche permanente d'outils pédagogiques adaptés, que j'ai fait cette fabuleuse trouvaille. J'ai pu me procurer l'ouvrage - malheureusement épuisé et que certains particuliers revendent à un prix excessif  - pour une somme honnête grâce à une librairie en ligne anglo-saxonne ! Merci internet.

Et c'est tout pour l'instant.