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jeudi 26 septembre 2013

La journée sans mégères


- "Beuh, M'dame Zina, qu'esse'vous faîtes lo?
- Bah, j'ai reçu une invitation ce matin, tiens! Et vous, M'zelle Peggi ?
- Moi aussi, pordi !
- Pourtant, on d'vrait po êt'là, c'est pas not'jour !
- J'sais pas, mwo, qu'esse'vous v'lez que je vous dize ?...
- ... J'veux voir l'auteure, j'veux m'plaindre ! Y'a pas idée d'déranger les honnêtes fommes comme ça et qu'on du travail en puss.
- Ah ?... Vous travaillez en c'moment, et on peut savoir à qwo, si c'est pas trop d'mander ?
- Comment ço ? Nan, là à rien mais ça peut arriver qu'j'ai des choses à faire et j'aime pos m'déplacer pour RIEN !
- Z'avez raison, c'est comme mwo. Avec tout c'que j'ai à m'occuper.
- Ah bon ?
- ...
- Ces auteurs quand même, c'est n'importe qwo !
- Où qu'elle est encore celle-lo, j'vas lui dire qu'c'est pas des monières...
- J'l'ai vue possée, elle était d'vant l'écran y'a 5 minutes avec des p'tits fours,
mais elle est pus là ni les fours d'ailleurs !
- Ah, ces auteures, complètement fadas !
- Bon, on fait qwo?
 - Bah, on attend, ça dure jusqu'à minuit.
- C'est quoi dans vot'sac, un saucisson ?..."

 © ema dée  

dimanche 22 septembre 2013

Je vous souhaite un bel automne

http://nsm08.casimages.com/img/2013/09/22/13092206442814387611574614.jpg Car c'est ma saison préférée, oui, CARREMENT ! , à cause de la couleur des arbres et des souvenirs de tartes à la châtaigne et à la citrouille, des courses en  jupe - culotte et cape de lutin dans les tas de feuilles patiemment arrangés par des patients agents municipaux, de mes danses enfantines dans les flaques d'eau inondant le bord des trottoirs, de mes bottes rouges crottées jusqu'aux genoux et des trous ensanglantés de mes pantalons de velours, des cirés jaunes de mes copines qui couinaient et des chapeaux de pluie mal assortis mais chouettes quand même sur nos crânes délurés, des messages secrets tracés dans la buée des vitres sales des cars scolaires et des ombres croassantes qui hantaient le bois de Boulogne.

Je dis oui à l'automne, pour tous les prochains dimanches frileux et venteux au ciel gris clair,  tous  les parapluies qui s'envoleront, se retourneront, se cabreront et s'oublieront sur les sièges arrière d'un bus ou d'une salle de cinéma, pour les écharpes en mohair échappées des tiroirs un poil en avance sur les grands froids et les manteaux s'assombrissant et relevant leurs cols sur leurs nuques et aussi, pour tous les amoureux aux nez rosis par le lundi matinal, serrés l'un contre l'autre à la terrasse d'un café métropolitain autour d'un chocolat trop sucré, pour profiter des derniers éclats de soleil avant son long sommeil jusqu'au printemps.

Je regarderai jour après jour tomber les feuilles de l'arbre que j'épie de ma chambre depuis quatre ans, j'écouterai les chats miauler en canon, je sentirai malgré moi l'odeur un peu trop entêtante des croissants préparés par la boulangerie du bas de l'immeuble mêlée à celle de l'humus humide de la cour fermée sur laquelle donne ma fenêtre, je sortirai mes guêtres couleur sable, mes collants fleuris un peu fins et mes pulls vert amande, peut-être un bonnet turquoise mais ce n'est pas certain et, les joues fardées et les yeux scintillants, j'attendrai ce moment particulier où l'on sent dans l'air que la nature se fige peu à peu alors que s'agitent, déjà fatigués, les Franciliens.

Ai-je hâte que vienne l'hiver ? NON !

© ema dée

dimanche 15 septembre 2013

J'ai vu la Sculpturopéra de Gilbert Peyre...

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C'était mardi 10 septembre dernier, lors de la première de ce spectacle électrique, gestuel et vocal, intitulé Cupidon propriétaire de l'immeuble situé sur l'Enfer et le Paradis. Installée au Cirque électrique, place du Maquis du Vercors (20ème), cette représentation se compose d'éléments qui ne se révèlent que progressivement au public : un couple d'amoureux au langage à la fois familier et étrange(r), un décor tout animé dans lequel trône une armoire drôlement penchée, une statue habillée en gouvernante à moins qu'il ne s'agisse d'une vraie femme (?), des poupées joufflues, des maillots de corps secoués de soubresauts... 
 

Un chant orientalisant empli la salle alors qu'un lapin électromécanomaniaque passe devant le public intrigué, amusé, captivé. JE suis intriguée, surtout par ce couple sans jambes sur lequel la lumière se fait. Je ne cesse de demander si j'ai affaire à une femme - tronc. Curiosité malsaine ? Non. Plutôt l'expression inconsciente d'un vieux rêve que seuls, les livres de contes et certains films expressionnistes arrivent à incarner parfois, rencontrer des "freaks". J'ai envie de plonger et d'être cette enfant perdue dans une fête foraine  qui, soulevant le rideau pourpre,  découvre, Ô surprise ! , un spectacle jamais vu et interdit car il me semble qu'il s'adresse plutôt à des adultes.

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Le spectacle commence à peine, et je suis déjà en train de me raconter des histoires qui n'ont peut-être rien à voir avec ce qui se dit sur la scène : deux monstres mi-humains mi-machines parlent, se parlent d'amour : l'homme aurait été privé de ses jambes par la Guerre, sa compagne, elle, serait une véritable femme-tronc depuis sa naissance...

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Soudain, le décor s'agite, des rires d'enfants retentissent, et quoi d'autre, et quoi d'autre ? Là, un t-shirt clair surmonté d'une tête de poupée se réveille alors que là-bas jaillissent des flammes, tout-à-coup captivantes et fascinantes. Ailleurs, des poupées  dodelinent, et puis il y aussi cette chute de couteaux, "pénétrante" (?), le balancement musical d'un violoncelle, et cette valse insolite entre un pantalon mécanique et...

De sa voix changeante, la femme - poupée invite à jouer, séduit, se fâche, rit, boude, pleure.  L'homme aux pieds de ballerine tente de déclamer un chant d'amour, essaie, essaie encore, réussit enfin et c'est drôle et c'est dramatique, tout s'illumine et bouge, c'est comme un frétillement de joie (lubrique ?), une explosion orgasmique. Il  rit, s'attriste lui aussi... Parades et disputes amoureuses ? Douce folie collective ?... En dire plus ? Je le peux, mais vivre l'expérience est tellement plus vrai.


Tu veux jouer avec moi ? d'après la sculpturopéra Cupidon...
Feutre pinceau, feutres, crayons de couleurs et collages - 24 x 18 cm.
© ema dée  

mardi 3 septembre 2013

Ma rentrée des classes


© ema dée


C'est toujours avec un enthousiasme et une impatience teintés de petites angoisses et ponctués de nuits sans sommeil, que j'envisage l'arrivée annuelle du mois de septembre. Serai-je à la hauteur ? Prendrai-je les bonnes décisions ? Me suis-je suffisamment reposée cet été ?